Clôture ce samedi 24 juin du Forum régional sur le discours de la haine

Depuis le mardi 21 juin se tient au Pullmann Hôtel à Kinshasa un forum régional pour le développement et l’adoption d’un projet de stratégie régionale et du plan d’action pour la prévention et la lutte contre les discours de haine.

                  Prévues pour se clôturer ce samedi 24 juin, ces assises qui débutent juste après la célébration de la toute première Journée mondiale de la lutte contre les discours de haine tenue le 18 juin et instituée par la résolution A/RES/75/309 sur la « Promotion du dialogue interreligieux et interculturel et de la tolérance dans la lutte contre les discours de haine » adoptée le 21 juillet 2021 par l’Assemblée générale de l’ONU.

                  La leçon inaugurale de mardi avait été conduite par l’anthropologue camerounais Charly Gabriel Mbock qui statuait que les hommes apprennent à haïr, alors qu’ils peuvent aussi apprendre à aimer. Les discours de haine ont des causes souvent sociales.

                    Le mercredi la session été réservée aux organes de régulation de la presse en Afrique centrale et on a eu droit aux expériences du Burundi, avec l’intervention de Mme Vestine Nahimana axée sur plus de deux décennies de crise dans son pays. Selon cette dernière, au Burundi la haine s’élargit au clan, aux ethnies. Elle recommande aux médias de mettre fin à ces messages assassins, de mettre plutôt l’accent sur la vérité.

                        Quant à l’intervention du président du Conseil Supérieur de la Communication du Niger, Kabir Sanir, elle était axée sur déferlement du discours de haine et de l’omniprésence des contenus haineux dans les médias classiques, numériques et les réseaux sociaux.

                         Pour sa part, Serge Ngando Ntone, président Conseil National du Cameroun, a laissé entendre qu’au Cameroun, les émissions de débats sont des lieux par excellence du discours de haine.

                          Pour Philippe Mvouo du Congo-Brazza le problème est avant tout politique qu’ethnique.     

                            Gaby Kuba, président de l’Union de Nationale de Presse du Congo (UNPC) attribue à précarité des professionnels de médias a créé un « nouveau variant » de journalistes, capables distillées à travers la presse une haine commanditée.

                           Le forum mobilise les professionnels de l’information et de la communication ainsi que toutes les autres parties prenantes provenant des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), notamment les régulateurs et autorégulateurs des médias, les membres de la société civile et des confessions religieuses, les acteurs étatiques et socio-politiques, entre autres.

                           Conjointement organisé par le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) et la CEEAC ces assises font suite à une série de rencontres régionales de sensibilisation, de partage d’expériences et de renforcement des capacités sur la question. Forum de Douala (26-29 octobre 2021). Forum de Bangui (26-29 avril 2022). Ces rencontres indexent tant les responsables des médias classiques et des représentants des médias numériques.

                             Ces assises sont mises en œuvre avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), du Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale, du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC, de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO),  du Bureau de l’UNESCO pour l’Afrique centrale et du Bureau de la Conseillère spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger (OSAPG).

                                                                                                          Noémie Tshikaji