Club d’écoute Okapi-école : un heureux détour

 A Bandundu ville une initiative originale a vu le jour pour encadrer les élèves en ce temps de Coronavirus. La radio Okapi diffuse des cours. Monsieur Martin les enregistre sur via son téléphone mobile et les rapporte dans son club d’écoute composé d’un public tout particulier, des jeunes écoliers désemparés. Un public pas assez outillé pour avoir soit l’énergie, soit l’appareillage adéquat pour accéder en direct au cours en prime diffusion. C’est ainsi que ces auditeurs par procuration se révèlent appliqués à tel point que leurs parents, convaincus du cadre et des mesures barrières dans le club d’auditeur y envoient volontiers leurs enfants. C’est ainsi que l’enseignant « Monsieur Martin », comme le Bon Martin, curé de Cucugnan sauve son auditoire du purgatoire de l’ignorance. C’est ce que révèle un reportage de la Fondation Hirondelle.

La levée de l’état d’urgence le 21 août dernier a sonné la relance de presque toutes les activités paralysées depuis mars par suite des sévices du coronavirus dans le tissu national. Le secteur éducatif a accusé le coup sans trop savoir comment s’en remettre. Alors que les ministères concernés s’activent à sauver l’année scolaire et académique, certaines institutions balançaient entre faire acheminer aux apprenants leurs notes de cours et devoirs par parents interposés, d’autres, comme l’Université Catholique au Congo se sont usées à tenter une quasi inadaptée épreuve de cours en ligne, pendant que sur les médias officiels continuent d’être diffusé des simulations cours très abouties. Plutôt que de prendre un plaisir malin d’épiloguer sur les succès et les demi-teintes il sied de louer toutes ces initiatives qui ne font que trahir une même soif : garder l’élan, la flamme de l’apprentissage qui nous aidera à rebâtir une société assez forte, à même de résorber les conséquences néfastes d’une crise sanitaire qui est venu gangréner davantage une tissu économique exsangue qui souffre principalement de la qualité de ses acteurs et animateurs. Le pays compte des « intelligences » parmi les plus côtés du continent mais, au quotidien nous continuons d’égrener le chapelet de nos misères sur une terre scandaleusement riche. Seul un sursaut citoyen sauvera ce pays : nous avons besoin pas seulement d’ « intelligences » mais surtout d’ « hommes». D’hommes de cœur comme ce bon « Monsieur Martin » de Bandundu ville, ce genre de héros qu’on ne verra pas à la télé puisqu’il n’a pas détourné des millions de dollars du trésor public. De ce qu’on ne loue pas dans les chansons qui polluent les écouteurs de nos jeunes. Il nous revient donc de rechercher ces exemples positifs pour le reporter plus et plus encore pour façonner des nouveaux cœurs, des nouveaux Hommes.

                                                                                                      Freddy Kabeya