Le nouveau pain congolais vous rapproche davantage de votre fufu

                                                    Lors d’un point de presse tenu le mercredi 17 février, Mr Patrice Musoko, président de de l’Association des Consommateurs des Produits Vivriers (ASCOVI) a tenu a tiré la sonnette d’alarme sur l’observance des normes de panification en vigueur ici en République Démocratique du Congo.

                                                     En effet, c’est depuis le 16 novembre 2020  que la RDC a eu à adopter une norme sur la fabrique nationale de pain sur base de la farine composite blé et manioc.  Selon Mr Patrice Musoko, notre pays dépense annuellement plus d’un milliard de francs congolais en importation  de la farine de blé. Et, c’est donc dans le souci à la fois d’encourager les paysans et agriculteurs locaux que le gouvernement, par le biais du ministère de l’industrie a fait adopter une norme où il est recommandé à tous les fabricants des pains établis en RDC d’utiliser au moins 20% de farine de manioc et de 80% de farine de blé dans la fabrication des pains.  En outre, des éminents scientifiques à l’image de la professeure Marie-Claire Owandjo de la Faculté de Biologie de l’Université de Kinshasa creusent davantage des études dans cette filière de panification sur base de farine composite de blé et d’au moins 20% d’intrants farine de manioc.  Il y a même, le Père Charles, un vieux routier de jésuite qui, à Kimpese panifie avec de la farine de manioc en concurrence égale à la farine de froment.

Le pain étant au quotidien l’aliment incontournable dans presque tous les ménages congolais, son industrie offre donc un débouché certain pour tant pour les paysans que pour le monde agropastoral quant à l’apport du manioc.

Il faut dire que ce projet d’introduction de la farine de manioc souffre voilà une dizaine d’années dans les tiroirs des différents ministères attitrés, mais, par faute de volonté politique, aucun iota n’avait pu bouger.

Mr Musoko a aussi tenu à souligner certaines autres orthodoxies dont la stricte observance dans la panification est plus que salutaire. Il s’agit par exemple du dosage à bon escient du sel dont une mauvaise manipulation peut amener à des graves dysfonctionnements artériels ou à d’autres maladies. Ainsi donc 17,4 gramme de sel pour chaque kilogramme pain est la norme admise.  

Une autre paire de manche c’est aussi de maintenir un meilleur rapport qualité – prix, car l’histoire ancienne et récente nous renseigne que bien de manifestations sociales ont eu et continuent d’avoir lieu par suite de la majoration du prix de pain : au Mali, au Soudan, au Liban, etc.

D’ailleurs la RDC établit ses normes sur le pain à la suite du Nigéria et du Kenya. Mais, le plus dire, ce sera donc de veiller à ce que les boulangers locaux appliquent la norme, avec toutes les polices qui vont avec.

Et ce sera donc avec raison que nous justifierons la priante tirade : «  Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. »

Ci-dessous vous pouvez donc suivre l’intégralité du point de presse d’ASCOVI.

                                                                                                              Noémie Tshikaji