L’Ecole de la Liberté championne de Génies en Herbe : l’autopsie de la victoire-école.

Au moment où le système éducatif de notre pays affronte des enjeux structurels et de survie, nous avons essayé de retracer l’inspirant parcours de la désormais école championne de Kinshasa de Génies en Herbe.

Cette quête nous mène d’abord à dresser le constat que le pôle de l’excellence éducationnelle n’obéit à aucun déterminisme figé, sinon à l’éternelle loi du travail, du travail, encore de la part de nos élèves.

Et à se demander :  quelle école est véritablement grande ?

Pour revenir à l’Ecole de la Liberté qui est au-devant de la scène en ce jour nous sommes enfin tombés sur l’artificier à la base de performance : Mr Thierry Oyongo Puati, actuel coach de l’équipe championne et professeur de français à l’école. Cet enseignant a pris à bras le corps d’encadrer les élèves Abigaël Ilangala, Roger Nyangwila, Exaucé Mbala, Placide Kadianga, Majoie Kanyiki et d’Obed Lukiele,pour leur inculquer la mentalité de vrais champions.

C’est d’ailleurs lui l’initiateur de ce challenge au sein de l’établissement.  Au fur et à mesure l’intérêt commençait à grandir au sein de la communauté scolaire ils se sont mis alors à se mesurer à tous les concours existants quoique le succès n’a pas répondu cash.

« Nous avions eu par le passé à participer d’ailleurs aux concours de Génies en Herbe déjà à la RTNC. Par rapport à notre parcours en son temps on a eu des grands joueurs, des grands élèves. Une très grande équipe, des très grandes équipes, mais qui malheureusement en ce temps-là, nous nous arrêtions seulement en quart de finale… » a rappelé l’enseignant.

Il ne fallait surtout pas renoncer.

Il s’en était alors suivi la dure épreuve d’ajuster ses tirs sur les faiblesses encaissées par les équipes successives car la victoire de cette année n’est pas les résultats des performances ponctuelles d’Ilangala, Nyangwila, Mbala, Kadianga, Kanyiki et Lukiele mais plutôt une capitalisation d’une opiniâtreté hérité promotion après promotion. Comme l’a su bien nous celui que l’on appelle affectueusement Prof Thierry : de génération pour « Nous avions continué de travailler, nous n’avions pas baissé les bras. On a travaillé, on a travaillé. J’avais foi en mon équipe. »

L’organisation même de la compétition courue aussi beaucoup souffert des aléas sanitaires par suite des restrictions mesures barrières. Quand avez-vous débuté à reconstituer l’actuelle équipe championne ?

 « Nous avions repris pratiquement l’année passée, et quand l’information nous est parvenue il n’y avait pas une formation en amont par rapport à ce tournois » explique le Coach. Et d’ajouter « Nous nous sommes engagés avec une première école Saint Vincent de Paul. Déjà, par rapport à nos prérequis, on avait déjà un pas d’avance par rapport à notre adversaire du jour, que nous avions à ce moment-là battu à plate couture. Pratiquement ça nous donnait déjà un bon score pour notre premier match. Et, tenant compte du nombre d’école qu’il y avait au départ nous ne nous estimions déjà très forts par ce qu’il fallait voir les autres »

Pour s’entraîner l’équipe championne s’est servie de tous les formats possibles de supports

Prof Thierry nous a expliqué : « On a quand même eu à faire tout ça dans des temps assez difficiles, Mais nous nous sommes quand même préparés. L’organisateurs, nous a donné quand même certaines pistes pour nous préparer par rapport aux matches à venir. Ça aussi ça nous a beaucoup aidé. YouTube, Quiz, et tout ça…ça a beaucoup contribué à notre victoire. »

Les défis étaient de taille

« Beaucoup d’abnégation, beaucoup, beaucoup de sacrifices, surtout dans le chef des enfants qui ont cours par rapport à leur classe de sixième (sic), en ce temps de maquis, ils doivent pratiquement laisser les amis en train de suivre un cours…pour être avec nous, et ce n’était pas facile. Mais quand même, le Seigneur était de notre côté. Au-delà de l’aspect spirituel, nous nous sommes préparés physiquement, mentalement, et surtout psychologiquement par ce que là aussi on a rencontré pas mal de difficultés pendant cette organisation. »

Les augures n’étaient pas favorables

Le Coach nous a alors détaillé combien ils ont eu à faire contre les attentes du public : « Ce n’était pas facile pour nous, par ce qu’on n’était pas du côté des favoris, mais le Seigneur était avec nous. Au-delà de tous ces couacs et écueils nous sommes quand même parvenus à être champions aujourd’hui, ça nous fait énormément plaisir. »

La fin justifie les moyens

C’est à la mesure où un entraîneur fait championne que l’on jauge l’ardeur de sa peine. Et le sieur Oyongo a de cette étoffe : « Cette équipe a prouvé qu’elle était capable de faire de grandes choses, par ce qu’elle était soudée, elle était cosmopolite, et puis elle avait des connaissances assez éparses. Chacun d’eux pouvaient amener ce qu’il y avait de meilleur en lui. »

Ce qui importe c’est ce qui demeurera à jamais graver dans les esprits des élèves.

  Prof Thierry : « J’ai même espoir que là où ils vont s’engager pour les études universitaires ils nous rapporteront des meilleurs résultats par ce que, par rapport à leurs aînés déjà nous avons des bons échos qui nous arrivent. »

La jeunesse est comme une argile qu’il faut savoir modeler. Et ça se travaille. Etre champion ça s’apprend.