Société : Valorisation du manioc panifiable à Tshumbe

Du 10 au 15 mai s’est tenue à Tshumbe dans le Sankuru une formation sur la valorisation du manioc dans le cadre de l’Agenda de la Transformation Agricole en RDC. Une vingtaine de personnes ont suivi religieusement cette intense session dispensée par Marie-Claire Ngandju, professeure et responsable du laboratoire de biologie appliquée et nutrition au Département de Biologie à l’Université de Kinshasa. A la fin de la formation, les récipiendaires ont été en mesure de préparer beignets, gaufres et croustillants.

La mise sur la farine de manioc panifiable a pris plus d’importance en RDC suite à la pénurie de la farine de froment enregistrée de par à la guerre en Ukraine. Cela avait poussé les autorités congolaises à accélérer les mécanismes d’utilisation de la farine de manioc dans la panification, procédure entamée déjà depuis plusieurs années, mais qui boîtait par manque d’implication des autorités.

A noter que pour la fabrication du pain, la norme en vigueur en RDC autorise l’introduction d’un minimum de 5% de farine de manioc panifiable. Et, expérimentalement on en est donc à 20%. Tandis que pour le gâteau et tout le reste de la chaîne de la panification on en est à quasiment 100% de cette farine de manioc panifiable.

Cette dernière est censée être une farine non fermentée, sans odeur, sans micro-organisme, contrairement à la farine de manioc que nous utilisons pour le fufu.  Et c’est dans ce cadre qu’émerge ici en RDC une figure porte-étendard dans la promotion de cette utilisation de manioc, il s’agit bien de la professeure Marie Claire Ngandju.  

Il faut aussi souligner que cet élan d’intégration de la farine de manioc rencontre à juste titre les aspirations de l’Agenda de la Transformation Agricole (ATA-RDC) mis en œuvre depuis 2022 par le ministère de l’Agriculture avec l’assistance technique de l’Institut international d’Agriculture Tropical (IITA) et de l’Institut Agricole du Leadership Africain (AALI).

Cela met donc en lumière tous les enjeux que revêtent la sensibilisation et la formation de la population, et surtout la mobilisation conséquente des fonds y afférents par les gouvernants.

Tsitsè Mwana Mwika