Sécurité : Qui pour arrêter la déferlante Mobondo ?

Cet article fait suite à un avis de recherche éploré adressé à notre rédaction par un monsieur dont nous taisons tous les référencements identitaires, car il vit dans un anonymat le plus complet depuis juin dernier où il est traqué par la milice Mobondo. Sa femme, ses enfants ainsi que sa belle-sœur sont tous portés disparus. Son malheur avait été d’avoir surpris une troupe Mobondo au Plateau de Bateke alors qu’elle fomentait de commettre un de ses sanglants forfaits. C’est depuis ce jour-là que l’enfer a commencé pour notre témoin. Voulant sauver sa peau il a ainsi hypothéqué celle de toute sa famille : femme, enfants, belle-sœur, tous sont aussi portés disparus jusqu’à ce jour.  

Le dernier incident Mobondo relayé par la presse remonte au 26 décembre 2023 quand les FARDC se sont viollemment affrontés aux miliciens dans le territoire de Kwamouth, précisément au camp Nganda Bangala entre les villages Betanie et Tika Ngayi sur la RN17. Lors des affrontements de mardi, trois personnes ont été tuées et plusieurs habitants ont vidé leurs villages pour se réfugier dans la forêt.

 Il faut rappeler que le drame Mobondo part d’août 2022 dans le Kwamouth, l’un de 8 territoires que compte la province de Mai Ndombe. La communauté autochtone Teke et la communauté Yaka non originaire du territoire de Kwamouth entrent dans un sanglant conflit sans précédent.   A l’origine, la hausse inexplicable des redevances foncières à l’endroit de tous les non originaires. Epuma, un chef teke aurait exigé à un propriétaire terrien yaka de payer une redevance de 150 mesurettes de maïs et de 5 sacs de cossette de manioc au lieu de la proportion usuelle de 50 mesurettes de maïs et d’un sac de cossette. Les services d’Epuma qui viennent de force réquisitionner le propriétaire terrien qui n’a pas obtempéré, seraient à la base du décès de dernier. Par vengeance teintée de soupçon tribal, quelques yaka mènent de sanglantes expéditions punitives envers les teke. De juin 2022 à mars 2023 Human Right Watch dressait déjà le décompte macabre à plus de 300 morts pour ce conflit qui ne fait que s’amplifier. Mobondo qui prêtenom à la milice ainsi déclarée serait un fétiche yaka qui rendrait leurs porteurs à l’épreuve de tant des armes à feu que des armes blanches. Des fétiches que les anciens yaka aurait eu à utiliser avec succès contre les colons belges. Alors, pour faire face aux teke, la communauté yaka aurait donc recouru au Mobondo. D’où les brigades ou milices Mobondo qui défraient la chronique, malheureusement jusqu’à aujourd’hui. Et, notre renseignant qui est sans nouvelles de sa famille ne sait plus à quel saint se vouer.

Pas plus longtemps qu’en décembre dernier les Mobondo ont encore perpétré massacre à Mashiambio, Bisiala et tout le long de Nganda Bangala en allant vers Bandundu-Ville. Ils barricadent le passage et rançonnent tous les véhicules et en terrorisent leurs occupants. C’est peu dire que notre renseignant, ainsi que de nombreuses familles ont eu à passer la période des festivités de fin d’année dans des forêts et brousses.  

Pourquoi les gouvernants n’arrivent-ils jusqu’à ce jour à enrayer cette calamité ?