Société : 260 maisons démolies, jeunes gens traqués de nuit. Jusqu’où ira la brouille famille Moleka – population de Singa Inga à la Nsele ?

Le vendredi 31 mars 2023, sans préavis, les représentants de la famille Moleka accompagnés de tracteurs ainsi que d’une escorte de la police investissent matinalement le quartier Singa-Inga dans la commune de la Nsele où plus de 1400 familles qui occupaient 260 maisons en durs et 36 hangars se retrouvent sans logis comme par enchantement. Et la succession de malheurs se sont alors abattu aux infortunés qui devaient encore subir une deuxième vague de démolition le vendredi dernier 07 avril, les tracteurs toujours accompagnés de la police étaient presque arrivés à destination quand conspués par les badauds ils n’ont pu poursuivre la besogne et ont promis s’en remettrai au lundi 10 avril, donc aujourd’hui.

Se rapprochant du poste de police le plus proche, nos reporters y apprennent que les démolitions actuelles découlent de l’exécution d’un arrêt du tribunal de de grande Instance de N’djili avec réquisition régulière d’une unité de la police. Faux retorquent les propriétaires éplorés qui ressortent une version tout autre.

Que se passe-t-il exactement ? La famille Moleka dit détenir les droits sur tout le périmètre à problème alors que les enseignants ou leurs répondants disent le contraire. Le terrain à problème appartiendrait aux syndicats d’enseignants qui prélèvent souvent des quotités mensuelles auprès de leurs contribuables afin de leur garantir un lopin de terre. La pratique est d’ailleurs courante dans ces quartiers de lotissements récents. Quant à l’époque les enseignants avaient appris que leur espace avait été cédé aux membres de la famille Moleka une procédure s’en étaient suivie laquelle aurait vu la victoire de la partie enseignante. Et le dossier serait clos.

Loin de ce débat d’authenticité de droit de propriété il faut attirer l’attirer l’attention sur certains écarts procéduraux qui posent véritablement problème. Pourquoi exécuter une exécution d’arrêt judiciaire sans préavis ? Qui sont ces gens armés qui viennent nuitamment enlever les jeunes gens contestataires qui viennent passer nuit autour des habitations démolies ? Comment est-ce que la deuxième équipée venue pour parachever la démolition dit-on légale aurait-elle rebroussé chemin sous la poussée populaire ?

Pour le moment, tous nos efforts pour avoir la version de la famille Moleka n’ont pas aboutis. L’escalade est toujours là.

1480 ménages passent la nuit à la belle étoile, c’est un drame humanitaire d’où  l’on s’étonne quand de la non implication du ministère des affaires sociales (provincial ou national), ni du ministère provincial de l’intérieur car il y a allégation avérée de traque ou enlèvement nocturne de la population. Cela laisserait donc à la justice les coudées franches de poursuivre à trancher en toute indépendance, sans émotion, sans manipulation ni clientélisme.  Et, avec la vigilance de la société civile un drame de trop est vite évité.

                                                                                                                       Freddy Kabeya